Le chemin de fer à Sainte-Marguerite
Le Québec connaît à partir des années 1850, comme toute l’Amérique du Nord d’ailleurs, une vague de développement qui requiert des moyens de transport rapides pour les voyageurs et les marchandises. Chaque région, voire chaque localité de la Province veut avoir son chemin de fer et de nombreux entrepreneurs tentent de devenir des «barons du chemin de fer» dans leur patelin.
Dans les Laurentides, un premier groupe d’entrepreneurs réunis sous le nom de Compagnie du chemin à lisses du Nord de Montréal propose de construire un chemin à rails de bois entre le Mile End à Montréal (au coin des rues Saint-Laurent et Bernard) et Saint-Jérôme. Le projet connaît des ennuis financiers et c’est le Québec, Montréal, Ottawa & Occidental Railway, propriété du Gouvernement du Québec, qui inaugure en 1876 la première voie entre Montréal et Saint-Jérôme. En 1881, dans le but d’accroître son réseau jusqu’à Québec, le Canadien Pacifique rachète du Gouvernement provincial les voies du Québec, Montréal, Ottawa & Occidental Railway qui possède la ligne de chemin de fer de la rive Nord du Saint-Laurent et de l’Outaouais, entre la ville de Québec et Ottawa. Le CP hérite alors de l’embranchement de Saint-Jérôme, de même que de ceux qui vont vers Saint-Lin et vers Saint-Eustache. Au milieu des années 1880, sous l’impulsion d’Antoine Labelle, curé de Saint-Jérôme et sous-ministre de la colonisation, on projette d’allonger la ligne de Saint-Jérôme vers le Nord. Elle se rend à Saint-Sauveur, Sainte-Adèle, Sainte-Marguerite puis Sainte-Agathe dans les années 1891-1892, avant d’atteindre finalement Mont-Laurier en 1909.
Entre Sainte-Adèle et Sainte-Marguerite, les ingénieurs rencontrent un problème particulier. La vallée de la rivière du Nord que doit suivre le chemin de fer a une dénivellation trop importante pour permettre la circulation des trains. Les locomotives ne peuvent, à cette époque, monter une pente de plus de 5 degrés. On doit donc construire une longue boucle entre les montagnes, que l’on nommera «le fer à cheval». C’est en haut de cette courbe qu’est construite la gare de Sainte-Marguerite, pourtant située sur le territoire de Sainte-Adèle! En 1928, la gare originale est remplacée par une nouvelle plus vaste, tout comme la gare de Sainte-Adèle (située, quant à elle, à Mont-Rolland). Suite à l’abandon du service ferroviaire, la gare de Sainte-Marguerite a aujourd’hui été démolie pour permettre l’élargissement de la route 370 dans la côte dite «de l’Alpine».
Source: Société d’histoire de Sainte-Marguerite du Lac Masson et D’Estérel
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